Premières lignes (43)

Dans ce rendez-vous hebdomadaire, organisé par Ma Lecturothèque, je vous ferai part des premières lignes de romans qui me font considérablement envie…

Pour cette semaine, j’ai décidé de vous présenter les premières lignes du roman « Les Épreuves de la Reine Soleil », tome 1 de la série « Les Artefacts d’Ouranos » écrit par Nisha J. Tuli et édité chez Michel Lafon !

« Les larmes ne sont utiles que lorsqu’on les brandit comme une arme. Mais il y a des jours plus pénibles que d’autres. Mon ventre est constamment vide et ma gorge sèche, comme une grotte profonde sans source d’eau. Les plaies sur mon dos dues aux coups de fouet que j’ai reçus deux semaines plus tôt me font encore mal quand je bouge trop vite. J’ai été punie pour avoir renversé « accidentellement » un bol de soupe bouillante sur les genoux d’un garde particulièrement vicieux. Il l’avait mérité, et je ne regrette rien. J’espère que ses couilles se sont ratatinées et sont tombées. Aujourd’hui, je ressens le poids suffocant des douze années que j’ai passées enfermée dans l’enceinte de cette prison. Douze ans pour le simple crime d’être née. Parce que je porte la souillure d’un héritage dissous que je n’ai jamais demandé ni compris. Chaque seconde, chaque minute, je pense au jour où je serai enfin libérée. Je vis cet instant dans mes rêves et je le vois quand je me réveille. Je le sens dans la moelle tremblante de mes os. Un jour, je sortirai de là et je me vengerai du roi Aurore pour tout ce qu’il m’a pris. Mais je ne peux pas m’enfuir. Et même si je le pouvais, je ne peux pas m’en aller sans Tristan et Willow. Il n’existe pas de liberté sans eux. Un jour, je trouverai un moyen de nous faire sortir d’ici tous les trois. Alors que nous continuons de longer le couloir, Willow me prend la main et m’envoie des regards inquiets. C’est la gentille de notre triste trio. Malgré la dureté de Nostraza, elle reste un papillon au cœur tendre qui a besoin de protection. On a beau suffoquer, ici, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour la savoir en sécurité, même si on ne possède strictement rien pour se défendre. Mais on prend tous soin les uns des autres, et parfois, c’est moi qui ai besoin d’elle. »

J’espère vous avoir donné envie d’y jeter un œil et je vous dis à la semaine prochaine pour découvrir de nouvelles premières lignes…