Dans ce rendez-vous hebdomadaire, organisé par Ma Lecturothèque, je vous ferai part des premières lignes de romans qui me font considérablement envie…
Pour cette semaine, j’ai décidé de vous présenter les premières lignes du roman « La Chasseuse et l’Alchimiste », écrit par Allison Saft et édité chez Bigbang !

« La nuit tombe, et Margaret ne devrait plus être dehors. Il fait trop froid pour le milieu de l’automne, le genre de froid qui saisit même les arbres. Hier matin encore, les feuilles devant sa fenêtre flamboyaient dans la lumière du soleil, aussi rouges que le sang, aussi dorées que le miel. Elles sont toutes racornies, désormais. La moitié d’entre elles sont déjà tombées à terre, et Margaret ne voit plus en elles que les heures de travail qui l’attendent pour tout ramasser. Un océan de feuilles mortes. Voilà exactement le genre de pensées qui lui vaudrait la réprobation de Mrs Wreford. Elle l’entend presque : « On n’a dix-sept ans qu’une fois, Maggie. Il y a de bien meilleures façons de gâcher ta jeunesse que de t’échiner à t’occuper de cette satanée bicoque, crois-moi. » Mais tout le monde ne peut pas se permettre de gâcher sa jeunesse. Et tout le monde n’a pas non plus envie d’être comme Jaime Harrington et ses amis, qui passent leur temps à plonger des falaises et à se soûler au mauvais alcool après le travail. Margaret a trop de responsabilités pour s’adonner à ce genre de bêtises, et surtout, elle n’a plus de bois pour le feu. Depuis deux jours qu’elle n’a plus de bûches à brûler, le froid a pris ses aises au Manoir Welty. Il attend Margaret au-dehors, dans la pénombre du soir, et il l’attend aussi à l’intérieur, la guettant depuis l’âtre rempli de cendres blanches. Pour autant qu’il lui en coûte de fendre du bois à cette heure, elle n’a pas vraiment le choix. C’est claquer des dents maintenant, ou claquer des dents plus tard. Le soleil mourant saigne ses derniers rayons sur les montagnes et éclabousse la cour d’une lumière rouge sang. Une fois qu’il aura complètement disparu, le froid ne fera qu’empirer. La nuit dernière, Margaret n’a presque pas fermé l’œil tant elle grelottait, et elle se sent tout endolorie d’être restée recroquevillée, comme si elle avait été enfermée dans un réduit trop petit pour elle. Retarder encore le moment de s’atteler à la corvée qu’elle déteste par-dessus tout n’a pas d’intérêt, si c’est pour se sentir aussi fourbue demain matin. Va pour claquer des dents maintenant. »
J’espère vous avoir donné envie d’y jeter un œil et je vous dis à la semaine prochaine pour découvrir de nouvelles premières lignes…
Un roman que j’ai beaucoup aimé 🙂
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J’espère pouvoir le lire rapidement 😉
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Je ne m’attendais pas à de telles premières lignes, ça me rend curieuse de lire la suite.
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Oui, il me tente beaucoup ce roman !
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