Éditeur : Noir d’Absinthe
Date de sortie : 6 février 2019
Page : 232
Prix : 17,90€
La note de Julia : 9/10
Résumé
A la suite d’un traumatisme, Otto se trouve confronté à un paysage de désolation et de ténèbres. En proie à ses démons, il évolue dans un univers de sombres fantasmagories, recréant la réalité en l’arpentant dans sa sensibilité, flirtant ou communiant avec la folie. Entre ses instincts archaïques et le Monstre dévorant, la métamorphose opère.
L’avis de Julia
Un roman entre folie et onirisme !
Tout d’abord, merci aux éditions Noir d’Absinthe pour ce partenariat.
Si je me suis intéressée à ce roman, c’est avant tout pour cette sublime couverture et finalement, ce fut une superbe découverte.
Attention, ce roman est une expérience très particulière, je pense qu’il est bon de le savoir avant, il vous faudra avoir l’esprit très ouvert, ne pas être fermé à l’étrange, aux divagations et si vous le faîtes, vous vivrez un moment très intense. C’est d’abord un récit que j’ai trouvé profondément fort, très lyrique, on navigue vraiment dans un univers tout à fait unique, dont on ne parvient pas vraiment à saisir la réalité. Effectivement, durant une bonne partie, on ne sait pas si ce que nous voyons est vrai, ce monde très imagé, très sombre et pourtant empli d’une certaine færie, comme peuplé de créatures fantastiques. Il est très palpable, on sent vraiment une certaine magie nous entourer, des couleurs qui s’en dégagent, c’est une sensation très puissante, qui s’approche considérablement de ce que l’on peut vivre dans un rêve. Mais très rapidement, on se demande si ces instants hors du temps ne sont finalement pas issus d’un esprit malade, qui fait son possible pour fuir et pour tenter de surpasser ses démons intérieurs, dans une course folle. C’est dans ce cadre que nous suivons Otto, un homme qui a subi de graves traumatismes, qui essaie de refaire surface et avec l’arrivée de Stéphane, tout va s’accélérer. J’ai découvert la plume de Maude Elyther et je suis assez bluffée par sa qualité, qui est incroyablement riche, très maîtrisée, elle a une poésie sublime dans ses mots, mais aussi une certaine violence indéniable. Oui, âmes sensibles s’abstenir, certaines scènes sont très crues dans cette folie, les descriptions pourront vous paraître sordides et très sanglantes, mais sachez qu’elles symbolisent les étapes que surmontent nos héros. Je vous rassure, tout cela n’est pas gratuit, il y a un but derrière toutes ces élucubrations, il y a un sens, une quête, celle de la guérison de deux êtres aux souffrances terribles. Plus on avance et plus on se rend compte que Stéphane et Otto sont des écorchés vifs, que ces moments dans leur imaginaire, ne sont finalement que la représentation de leurs blocages et qu’ils vont devoir se battre physiquement pour les vaincre. On s’attache vraiment à eux, on les soutient dans cette lutte quotidienne, dans leurs défaites, autant que dans leurs réussites, c’est un parcours très fort émotionnellement, qui nous prend au cœur.
« Je suis incapable d’être cet ami. Je suis abîmé. Je ne peux rien lui offrir, alors je suis un poids, un parasite. Un parasite qui porte en lui un ennemi archaïque révélé par le miroir. »
En bref : Chambre Nymphale, c’est un roman très obscur, mais également superbement lumineux entre ses lignes, c’est une histoire profondément humaine et d’une intensité extraordinaire !