Éditeur : Plume Blanche
Date de sortie : 2 juin 2020
Page : 392
Prix : 20€
La note de Julia : 10/10
Résumé
Le Chef Suprême sait tout. Le Chef Suprême voit tout. Paulownia et sa famille vivent dans le Royaume de Shilla. Eux, comme tous les habitants, consacrent leur vie à ce Chef Suprême sans qui, ils en sont convaincus, rien ne pourrait exister. Seulement, quand Paulownia et sa jeune sœur Yon tombent dans un puits à sec, leur destin dérape, leur avenir s’ouvre sur un horizon nouveau, car souffle au milieu des cendres, la promesse d’une liberté jamais rêvée…
L’avis de Julia
Une dystopie terriblement sombre !
En voilà un qu’il me tardait de lire, une couverture extrêmement symbolique et une histoire qui fut définitivement un coup de cœur.
Nous allons plonger en Shilla, un royaume dirigé par le Chef Suprême, celui sans qui ce pays ne serait rien, le sauveur du peuple, celui qui se sacrifie autant que ses sujets, qui souffrent avec eux, enfin ça, c’est ce qui est ancré au plus profond de chacun d’eux. Parce qu’en réalité, c’est un dictateur comme beaucoup d’autres, au pouvoir d’une main de fer, qui se fiche de laisser sa patrie littéralement crever de faim, dans une pauvreté extrême et se tuant à la tâche pour agrémenter son fastueux train de vie. Ils ne savent rien de ce qui les entoure, ils se croient seuls au monde, brimés depuis toujours, on leur inculque que ce qui leur sera nécessaire, pour ne surtout pas planter une graine d’un quelconque savoir qui pourrait les pousser à se poser des questions. Dans ces premiers instants, nous aurons presque la sensation d’être dans de la fantasy, les conditions de vie étant si dérisoires, mais non, c’est bien à une dystopie que nous aurons à faire et croyez-moi, elle sera extrêmement sombre. C’est un environnement très difficile qui s’ouvre à nous, où la cruauté des hommes ne sera plus à prouver, seul le pouvoir compte, peu importe les victimes, les sacrifices, on se fiche de savoir sur qui l’on marche, tant que la victoire est au bout du chemin. C’est dans ce cadre, que nous faisons la connaissance de Paulownia, une habitante lambda, qui fait tout pour survivre avec sa famille, mais lors d’une journée de travail avec sa sœur Yon, sa vie va littéralement basculer. Et voilà, Oxanna Hope signe encore une pépite, de sa plume extraordinaire, toujours aussi puissante, incisive, elle nous offre un récit original, qui ne nous épargnera rien, le pire, comme le meilleur. Je ne m’attendais pas forcément à cette dureté, pourtant, la connaissant, j’aurai dû et c’est aussi quelque chose que j’affectionne particulièrement, parce que c’est à travers cette férocité qu’elle parvient à dévoiler ce qui fait toute la force de ses personnages. Je ne vous cache pas que les épreuves que traversera notre héroïne seront très éprouvantes, elle sera plongée dans un univers qui lui est totalement inconnu et qui va la faire souffrir de la plus cruelle des manières. Elle devra s’endurcir, apprendre plus vite que les autres, trouver le courage dans la vengeance, mais aussi faire confiance aux bonnes personnes et plus que tout, comprendre que tout ce qu’on lui a enseigné n’est que mensonges, pour s’ouvrir à un autre monde. Son aventure sera alors incroyablement rythmée, par des rencontres marquantes, mais aussi une multitude de rebondissements aussi imprévisibles, que surprenants, dans un cocktail d’émotions d’une intensité extraordinaire, qui nous laissera le souffle coupé.
« Au final, même si nos sentiments respectifs ne jouent pas pour les mêmes raisons, le résultat est le même. Ça fait ressortir la face la plus sombre de nous et de nos actes. »
En bref : De Larmes et de Cendres, c’est un premier tome qui donne le ton, une dystopie aux accents terriblement difficiles, qui fera montre d’une cruauté parfois insoutenable, mais qui sera aussi l’exemple d’un combat magistral pour le bien des autres, envers et contre tous les sacrifices !