Premières lignes (137)

Dans ce rendez-vous hebdomadaire, organisé par Ma Lecturothèque, je vous ferai part des premières lignes de romans qui me font considérablement envie…


Pour cette semaine, j’ai décidé de vous présenter les premières lignes du roman « Loups-garous et Rendez-vous », tome 1 de la série « The Grimm Brotherhood », écrit par Kel Carpenter et édité chez Alter Real !

« Mon compteur de vitesse approchait des cent quatre-vingt-dix kilomètres-heure. Je laissai échapper un petit sifflement entre mes dents et tapotai le volant comme si c’était un tambour, la musique de Duran Duran noyant mes pensées. Le panneau délavé qui m’accueillit à Farrow’s Square rétrécit jusqu’à n’être plus qu’un point dans mon rétroviseur. Je pris un virage serré, enfonçant les freins et faisant crisser mes pneus. Le panneau disparut pour de bon. Je chantais à pleins poumons, et une volée de corbeaux s’enfuit devant moi. Je leur fis un doigt d’honneur et continuai de foncer vers la ville. Ça faisait des heures qu’il n’y avait que les Appalaches et les animaux écrasés en vue, alors que je rejoignais l’endroit où je m’étais juré de ne jamais revenir. J’aurais dû m’en douter. Ne jamais dire jamais. C’est le meilleur moyen de forcer le destin. Et mon destin, à moi ? Il est du genre foireux. Ma main droite glissa du volant et je tâtonnai le siège passager jusqu’à trouver mon sac à main. Mes yeux alternaient entre la route et la monstruosité en lambeaux multicolores que ma meilleure amie m’avait offerte pour mon dix-huitième anniversaire, quatre ans plus tôt. Ma main se referma sur quelque chose de lisse, que je sortis. Du mascara. Retentant le coup, je repoussai mon fatras et farfouillai dedans tout en conservant la moitié de mon attention sur la route, jusqu’à sentir les plis d’un emballage plastique lisse. L’emballage doré d’un préservatif. Ce n’était pas du tout ce que je cherchais. La troisième fois, c’est la bonne. C’est ce qu’on dit, non ? Je me résignai et continuai sur l’autoroute, dépassant la petite ville où j’avais grandi. Ma maison était encore à une demi-heure de route et les épais nuages de pluie au-dessus de ma tête ne m’encourageaient pas à m’arrêter alors que le toit de ma BMW décapotable était ouvert. Décidée à persévérer, je tendis à nouveau la main vers mon sac et cherchai la boîte de cupcakes Hostess que j’étais certaine d’avoir mis là-dedans. Mes mains venaient de trouver ce qu’elles cherchaient quand quelque chose s’élança en travers de la route. Gros et poilu. Il apparut dans un dérapage à la périphérie de ma vision et s’arrêta sur ma voie. Je laissai tomber les cupcakes et enfonçai la pédale de frein. Mes mains se reposèrent sur le volant et je tentai d’esquiver, mais c’était trop tard. La dernière chose que je vis avant que la voiture ne parte en tonneau, ce fut les yeux rouges fixés sur moi. Je n’eus même pas le temps de hurler que ma voiture s’envola. Elle s’inclina sur le flanc, les roues incapables d’adhérer à la route plus longtemps. Mon cerveau se fit secouer sous mon crâne et mon cœur se serra tandis que le monde se retournait sens dessus dessous. J’entendis un craquement. Une douleur explosa dans tout mon corps. Des étoiles apparurent derrière mes yeux. Puis tout devint noir. Tout ça pour des foutus cupcakes Hostess. »

À la semaine prochaine pour découvrir de nouvelles premières lignes !

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