Dans ce rendez-vous hebdomadaire, organisé par Ma Lecturothèque, je vous ferai part des premières lignes de romans qui me font considérablement envie…
Pour cette semaine, j’ai décidé de vous présenter les premières lignes du roman « Dévoreur d’Hommes », écrit par Nikki St Crowe et édité chez Roncière !

« Je vis dans les sept îles depuis longtemps, peut-être même trop pour dénombrer les années et pourtant, cela fait un bail que je n’ai pas mis les pieds au Pays éternel. Ce dernier se situe dans le chapelet d’îles entre le Pays des ténèbres, le Pays des plaisirs et le Pays imaginaire, plus au nord. De toutes les îles, celle-ci a du mal à se trouver, elle aime afficher sa respectabilité et son pouvoir, mais au fond, elle a toutes les peines du monde à remplir ses propres attentes. Depuis ma dernière venue, elle semblait avoir cédé à ses pires pulsions. L’air empeste la suie ainsi que l’urine, et l’atmosphère est malsaine. J’ai été tant absorbé par ma guerre contre Peter Pan que je n’ai pas pris le temps de remarquer les changements qui se sont opérés sur les sept îles. Je jette un coup d’œil à mon navire qui mouille à l’autre bout des docks. Ma petite sœur Cherry ainsi qu’une poignée de mes hommes sont restés pour le protéger. J’ai prétendu que je voulais qu’elle surveille la seule maison que nous ayons, mais en vérité, je m’inquiète toujours davantage pour ma cadette quand nous sommes sur la terre ferme que lorsque nous voguons sur les flots. Malum vermes. De la vermine. Le Pays éternel n’a jamais aimé désigner une sorcière par son nom. Peut-être parce que sa monarchie a été fondée par celles-ci et que ses habitants choisissent de jouer d’euphémismes pour mieux dormir la nuit. De toutes les îles du chapelet, c’est au Pays éternel que subsistent le plus de superstitions. La dernière fois que je suis venu, il y avait du chardon trempé dans du lait aux fenêtres pour repousser les vermes. Je baisse les yeux vers ma redingote en velours et me demande si j’ai bien fait de l’enfiler. Ce tissu provient du Pays hivernal et m’a coûté plus cher que je ne l’aurais voulu. Il était censé faire passer un message, assurer ceux qui croisent ma route que je suis un homme respectable et accompli. Mon père m’a martelé l’importance d’une bonne image à chaque coup qu’il m’assénait, et ce dès mon plus jeune âge. Il est primordial de renvoyer une impression de supériorité. Cependant, cela ne fonctionne qu’en présence de personnes impressionnables. Ici, ma tenue me désigne comme la cible idéale. Dans un grognement, je lisse les revers de mon habit et redescends le long du dock. »
À la semaine prochaine pour découvrir de nouvelles premières lignes !
Le style du début me plaît pas mal 🙂
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Oui, ça me plaît bien aussi !
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