Premières lignes (86)

Dans ce rendez-vous hebdomadaire, organisé par Ma Lecturothèque, je vous ferai part des premières lignes de romans qui me font considérablement envie…

Pour cette semaine, j’ai décidé de vous présenter les premières lignes du roman « Magie de Noël et Claquements de Doigts », écrit par Séverine Balavoine et édité chez Juno Publishing !

« Je tourne sur moi-même, les poings sur les hanches, un sourire satisfait aux lèvres. Mon regard balaie les murs blancs, exempts de toutes décorations, les moulures qui bordent le plafond, le parquet posé en chevron impeccablement ciré et s’arrête enfin sur l’immense cheminée dans laquelle j’ai hâte d’allumer une magnifique flambée. Seul au milieu de mon salon, je laisse exploser ma joie et sautille en tapant dans mes mains, comme un gosse. Je ris aux éclats et finis par tomber dans mon canapé installé près de la fenêtre donnant sur la rue. Un profond soupir franchit mes lèvres, je tourne la tête vers les vitres qu’il faut que je nettoie et souris en voyant des enfants passer en courant sur le trottoir. Je vais être bien ici, loin de la ville, des faux amis avec lesquels j’ai traîné trop longtemps. J’ai mis toutes mes économies et je me suis endetté sur vingt ans pour acquérir cette maison, cette superbe bâtisse sur trois étages en pierre et aux encadrements de fenêtres en bois. J’ai eu le coup de foudre pour elle dès que je l’ai vue sur le site de l’agence immobilière. Sa pelouse entretenue qui donne sur la rue, son jardin clôturé à l’arrière et son perron qui occupe toute la façade m’ont attiré comme un aimant. Je m’y suis vu tout de suite et j’ai hâte de la décorer comme je l’entends, sans que personne vienne fourrer son nez dans mes choix et mes décisions. Je saisis mon téléphone, délaissé depuis un moment sur la table basse et lance une playlist de saison et dansante pour pouvoir laisser éclater mon bonheur une fois de plus. Comme je ne suis pas quelqu’un de très original, c’est Mariah Carey qui tient la première place sur cette liste de chansons. Je saute sur mes pieds et me dandine en chantant à tue-tête. Je remue mon popotin, braille comme un damné en désignant tout et n’importe quoi sur la phrase titre du morceau et écarquille les yeux lorsque mon index se pointe sur un gros chat roux, perché sur le rebord de ma fenêtre et qui me fixe comme s’il se demandait quel animal bizarre je suis. Je sautille vers la fenêtre et l’ouvre délicatement pour ne pas effrayer la bestiole qui penche la tête sur le côté tout en m’observant. J’ai vraiment l’impression qu’il me juge et qu’il va me dire d’un instant à l’autre : Il faudra que tu suives des cours de danse et surtout de chant si tu veux rester dans le coin. C’est d’ailleurs si net dans mon esprit, que durant quelques secondes, je demeure immobile, me demandant s’il n’a pas réellement parlé. Je secoue la tête. Quelle idée ! »

À la semaine prochaine pour découvrir de nouvelles premières lignes !