Premières lignes (68)

Dans ce rendez-vous hebdomadaire, organisé par Ma Lecturothèque, je vous ferai part des premières lignes de romans qui me font considérablement envie…

Pour cette semaine, j’ai décidé de vous présenter les premières lignes du roman « Capturé par le Roi des Fées », écrit par Dana Blue et édité chez Bookmark !

« Tout autour de lui, des hommes et des femmes aux ailes de papillons multicolores s’ambiançaient sur une musique qui donnait tout à fait le goût de danser. Sans même s’en rendre compte, Ilyes se mit à taper du pied en rythme. Son bassin suivait lui aussi les notes entraînantes. Il y avait quelque chose de surnaturel dans l’air qui lui faisait perdre la raison, qui l’hypnotisait. Il dormait forcément. Ça ne servait à rien de trop paniquer. Il pouvait profiter de ce rêve ou hallucination et, demain, quand il reprendrait ses esprits, il avalerait une aspirine avec un verre d’eau et tout rentrerait dans l’ordre. Comme il dansait au milieu de tout ce petit monde, il remarqua qu’une des fées distribuait des coupes remplies d’un drôle de liquide de couleur ambre. Sans réfléchir, il en saisit une quand la fée passa près de lui avec son plateau. Il porta le verre à ses lèvres et en avala l’onctueux nectar. Très sucré. Il n’était pas habitué à un goût pareil. Ce rêve était vraiment exceptionnel. Débarrassé du verre, il continua à danser sans pouvoir s’arrêter. C’était presque comme si ses jambes se mouvaient d’elles-mêmes, le plongeant dans une sorte de transe. Il dansa avec plusieurs partenaires, filles comme garçons, jusqu’au lever du soleil. La nuit était passée en un claquement de doigts, sans même qu’il en ait conscience. Il n’avait qu’une hâte, se réveiller et se souvenir de chaque instant. Cela ferait une drôle d’histoire à raconter à sa grand-mère quand elle rentrerait. Une voix grave résonna à travers la piste de danse le faisant sursauter. Toutes les fées se posèrent au sol et, comme un seul homme, s’inclinèrent, alors qu’un nouveau venu volait jusqu’à eux accompagné d’un petit cortège. Ilyes, surpris, posa un genou à terre avec un délai de quelques secondes en espérant que l’inconnu ne l’avait pas repéré. Son esprit plus clair, une légère panique commença à s’insinuer en lui. Son rêve, hallucination, devenait trop étrange. Il était encore dans les vapes, mais suffisamment conscient pour comprendre que quelque chose ne tournait pas rond. Il aurait dû se réveiller sous la surprise. Ilyes ne put s’empêcher de détailler le nouvel arrivant. C’était un grand homme. S’il avait été humain, il aurait sans doute fait dans les deux mètres. De majestueuses ailes de papillon transparentes ornées d’un contour orange battaient dans son dos, alors qu’une longue chevelure châtaine parsemée de quelques tresses encadrait un visage coupé au couteau sur lequel étaient peintes des lignes tribales blanches. Sur sa tête était déposée une couronne tissée de fleurs et de feuilles. Il portait une peau de bête sur ses épaulières en écorce nouée par des lierres. Son torse, lui, était laissé nu et il était vêtu d’un pantalon serré aux chevilles par une liane. L’homme dégageait une aura de puissance qui le mit mal à l’aise. Dans quoi s’était-il fourré ? »

À la semaine prochaine pour découvrir de nouvelles premières lignes !