Premières lignes (39)

Dans ce rendez-vous hebdomadaire, organisé par Ma Lecturothèque, je vous ferai part des premières lignes de romans qui me font considérablement envie…


Pour cette semaine, j’ai décidé de vous présenter les premières lignes du roman « Les Fééries d’Eshad », écrit par Cindy Van Wilder Zanetti et édité chez Scrinéo !

Les Fééries d'Eshad

« Je m’exécute en silence, Faustine me suit de près, petite ombre engloutie dans cette pièce nue et triste. Ici, aucun éclairage aux reflets bleu pâle, aucun orgue central, aucun automate non plus d’ailleurs. Il est évident que l’Illustre Reming n’a pas encore les moyens de pouvoir s’offrir le même luxe que dans le camp où nous avons d’abord transité, Faustine et moi, avant d’atterrir ici. Je sens une pointe de satisfaction amère à cette idée, que je m’efforce de cacher. Maman disait souvent qu’on lisait en moi comme dans un livre ouvert. Maman. Une aura d’un vert pâle, reposant. Serein. Mais cette fois-ci, elle se teint d’un bleu maladif, celui de la peur. Malgré mon âge, j’ai appris à le reconnaître d’emblée. Une couleur d’aura possède toujours plusieurs significations. Le rouge qui symbolise aussi bien la colère que l’amour, l’orange pour l’enthousiasme mais également la volonté de détruire, ou encore le jaune synonyme de créativité, comme de mensonge…Les pleurs déchirants de Faustine en arrière-fond. Et ces mots qui me trottent encore en tête : Une sœur ne s’oublie jamais. Sa manière à elle de me demander de veiller sur Faustine. Je sursaute quand la directrice, l’Illustre Reming, claque la porte derrière elle, après nous avoir jeté un dernier regard noir. Aussitôt, Faustine saute de son siège et court se réfugier dans mes bras. Je la serre tout contre moi, je caresse ses longs cheveux blonds, si différents des miens. Les perles et pierres offertes à l’occasion de son dernier anniversaire, que j’ai emmêlées avec une fierté de grande sœur dans sa crinière pâle, brillent à la lumière des imposantes lampes au gaz. Leur odeur âcre me fait tousser. Faustine se dégage de mon étreinte, ses yeux bleus larmoyant. Je pourrais presque me convaincre que c’est la faute à cet éclairage antique, s’il n’y avait cette aura d’un bleu rouge qui se dégage en vagues violentes de ma petite sœur, me donnant mal à la tête. Peur. Colère. Si seulement je pouvais trouver un moyen de l’apaiser… »

J’espère vous avoir donné envie d’y jeter un œil et je vous dis à la semaine prochaine pour découvrir de nouvelles premières lignes…

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