Premières lignes (34)

Dans ce rendez-vous hebdomadaire, organisé par Ma Lecturothèque, je vous ferai part des premières lignes de romans qui me font considérablement envie…


Pour cette semaine, j’ai décidé de vous présenter les premières lignes du roman « Le Prix de la Vérité », tome 1 de la série « Agence Whitethorn », écrit par M.A Grant et édité chez Bookmark !

Agence Whitethorn, tome 1 : Le Prix de la Vérité

« Atlas fit de son mieux pour détendre ses yeux et ses mâchoires. C’était difficile, surtout avec le soleil de l’après-midi qui les accablait, à leur petit stand de la foire du comté. Ses lunettes de soleil étaient utiles contre l’éblouissement, mais pas contre sa migraine de plus en plus forte. Il ressortirait lessivé de cette journée de travail à cause de la lumière combinée à l’odeur de la friture, au parfum écœurant des déodorants des visiteurs transpirant, et à l’eau de Cologne infecte de Greasy Ferret Junior. Cinq cents dollars la bouteille, s’était-il vanté auprès d’Atlas qui ne lui avait rien demandé. Il avait bien fait de prendre une demi-dose de ses médicaments pour la migraine avant son service ; il prendrait l’autre une fois à la maison. Avec un peu de chance, ça l’empêcherait d’être une épave pendant quelques jours. Au moins, ce travail était bientôt fini. Le contrat que lui avait fait signer Greasy Ferret Junior était clair sur les heures de service et la fonction d’Atlas. Il était un chien de garde glorifié, avec un collier à clous, exposé aux regards de la foule. Un symbole de statut loué pour quelques heures, afin de donner l’impression que Greasy Ferret Junior était plus important qu’il ne l’était en réalité. Et l’homme faisait de son mieux pour attirer l’attention. Atlas soupira quand l’un des fans prit son courage à deux mains et s’avança, un boîtier DVD sous le bras. Atlas savait ce qui allait se passer. Ferret fit signe à son admirateur d’avancer. Atlas, qui était tourné vers lui, leva une main pour l’empêcher d’approcher. L’homme obéit et Ferret frémit de plaisir devant ce jeu de pouvoir. La Gomina étalée sur ses cheveux brilla au soleil quand il fit de nouveau signe à Atlas de le rejoindre. Ce dernier se demanda pour la quatorzième fois pourquoi le produit capillaire n’avait pas encore fondu sur son col. Un seul regard lui suffit pour confirmer que l’inconnu n’était pas une menace. Il prit le boîtier DVD qu’il lui tendait et le passa à son employeur temporaire. Ferret essaya d’avoir l’air ravi à la vue du disque à l’intérieur, sur lequel il gribouilla sa signature avec désinvolture. Atlas n’aurait jamais signé ce film de son nom, il aurait brûlé chaque copie sur laquelle il aurait mis la main. Mais il n’était pas Greasy Ferret Junior, et il ne gagnait pas sa vie en grattant jusqu’à la moelle chaque once de la réputation douteuse qu’il avait gagnée grâce à une affreuse sitcom des années 1980. Sa vie était nulle, mais il avait un semblant de fierté, merci bien. »

J’espère vous avoir donné envie d’y jeter un œil et je vous dis à la semaine prochaine pour découvrir de nouvelles premières lignes…

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