À Première Vue – Colleen Hoover

Éditeur : Hugo

Date de sortie : 11 octobre 2018

Page : 353

Prix : 17€

La note de Julia : 10/10

Résumé

Merit Voss sait qu’elle est une fille un peu bizarre. Elle collectionne, par exemple, les trophées qu’elle n’a pas gagné. C’est en voulant en acquérir dans une brocante qu’elle fait la connaissance d’un séduisant jeune homme, Sagan. Il lui plaît immédiatement mais elle va vite réaliser que la situation risque d’être un peu plus compliquée qu’elle ne le pensait et que l’alchimie qu’elle a cru percevoir entre eux, a peu de chances de se développer. Rien n’est jamais simple dans la famille Voss. Ses parents sont séparés officiellement mais vivent encore sous le même toit, celui d’une ancienne église désaffectée. Son père a épousé l’infirmière de son ex-épouse, qui l’a assistée lorsqu’elle a eu un cancer. Ses frères et sœurs ont des traits de caractère qu’elle n’apprécie pas et qui le rendent aussi étranges que leurs parents. Merit ne supporte plus cette famille dont elle juge sévèrement chaque membre. Mais, le pire est peut-être à venir quand elle découvre que les apparences sont peut-être trompeuses. Quand la vérité se dévoile, lorsque des secrets bien gardés commencent à émerger, Merit est confrontée à une tâche difficile, remettre toutes ses certitudes en question.

L’avis de Julia

Un roman profondément juste et touchant !

J’ai mis bien trop longtemps à pouvoir le sortir de ma PAL, mais quel bonheur ce fut de le découvrir enfin.

Lorsqu’on le commence, on a la sensation de plonger dans le récit d’une adolescente classique, une romance YA qui peut paraître un peu banale dans un premier temps, mais c’est sans compter tout ce qui se cache derrière et qui va dévoiler bien plus de profondeur que tout ce que nous pouvions imaginer. C’est avant tout le culte du secret, ceux d’une famille qui en est entièrement rongée, sur lesquels ils se sont construits, d’une manière bancale bien sûr, chacun de ses membres n’a pu faire autrement, parce qu’ils ont grandi ainsi, sur des mensonges, des non-dits, biaisant leurs relations et leur façon de voir le monde. Sans surprise, l’écriture de Colleen Hoover fait mouche, en fan inconditionnelle, elle a su me cueillir une fois de plus, avec des sujets forts, qui se dévoilent au fur et à mesure, d’un récit qui peut paraître simple, elle a su y insuffler une âme véritable, nous surprenant toujours par sa sensibilité, par la puissance qui s’en dégage finalement. Au cœur d’une famille atypique, en déséquilibre total, dysfonctionnelle, qui n’a pas su prendre les bonnes décisions, qui a voulu protéger de prime abord, mais qui a entretenu cette situation toxique, qui n’a pas su écouter, faire attention aux signes, à ce mal-être grandissant, qui va exploser, parce que c’est le seul moyen de se libérer et qu’il n’y a pas d’autre alternative. L’histoire de cette jeune fille va nous toucher en plein cœur, l’adolescence est une période difficile, mais elle l’est d’autant plus lorsque vous vous sentez différents des autres, presque détachés du monde qui vous entoure, lorsque vous ne comprenez plus les autres et pire encore, que les autres ne vous comprennent plus. Un malaise percutant, persistant, auquel personne ne fait attention, une solitude, des blessures, des cicatrices, des maux sur lesquels il faut savoir poser les bons mots, mais encore faut-il pouvoir intervenir au bon moment, avant qu’il ne soit trop tard, parce que la dépression est une vraie maladie, qu’il faut savoir rapidement identifier. Alors, on se laisse porter par cette famille totalement décalée, que l’on peut détester à certains moments, par ce culte du silence, pourtant, lorsqu’elle se dévoile pleinement, on apprend à la connaître, à comprendre pourquoi ces décisions ont été prises et surtout, on se rend compte de l’amour qui les unit, de ce qu’ils seraient prêts à faire les uns, pour les autres, lorsque la vérité devient le baume duquel ils avaient tant besoin pour guérir.

« D’un seul coup, je la prends dans mes bras et la sens soupirer, comme si elle ne demandait que ça. Moi qui en ai toujours tellement voulu à ma famille de ne jamais nous embrasser, je me rends compte que j’avais exactement la même attitude. »

En bref : À Première Vue, c’est un roman bouleversant, sensible, qui peut paraître simple, voire banal dans un premier temps, mais qui sera finalement riche de sujets terriblement forts, d’une justesse incroyable dans ses sentiments, il nous livrera un récit tout en subtilité, qui voit l’amour au-delà des secrets, mais aussi à quel point la vérité peut être libératrice, soulevant tout le poids qui peut poser sur une famille entière !