Dans ce rendez-vous hebdomadaire, organisé par Ma Lecturothèque, je vous ferai part des premières lignes de romans qui me font considérablement envie…
Pour cette semaine, j’ai décidé de vous présenter les premières lignes du roman « Gild », tome 1 de la série « La Saga d’Auren », écrit par Raven Kennedy et édité chez Hugo !

« Je porte la timbale en or à mes lèvres. Je suis l’unique spectatrice de l’orgie qui se déroule derrière mes barreaux. Quelqu’un a volontairement tamisé la lumière. Seule la lueur ténue d’une bougie me permet de deviner les mouvements des corps qui s’agitent en cadence. Ils sont six qui s’évertuent à en faire jouir un septième, pendant que moi je reste ici, à l’écart. Il y a quelques heures, le roi m’a fait quérir quand il a commencé à vraiment s’exciter au milieu de son harem de concubines sans cesse renouvelées, celles qu’on appelle aussi ses pouliches royales. Ce soir, il a choisi de prendre son plaisir dans l’atrium, probablement à cause de l’acoustique. Il faut reconnaître que les gémissements se font fort joliment écho. Je plisse les paupières en avalant une autre gorgée de vin et je m’efforce de détourner le regard vers le ciel nocturne. L’atrium est immense, tous les murs ainsi que la voûte du plafond sont en verre, c’est la meilleure vue que l’on peut avoir de tout le palais. Enfin…Quand il s’arrête de neiger assez longtemps pour qu’on puisse voir quelque chose. Comme d’habitude, la tempête de neige fait rage. Des flocons blancs tombent sans discontinuer. Demain matin, toutes les verrières seront recouvertes. Mais pour l’instant, je devine encore un semblant d’étoiles dans le ciel, entre les nuages oppressants et le blanc menaçant. Et comme toujours, cette épaisse vapeur glacée qui s’interpose entre le ciel et moi, et me bouche la vue en la gardant pour elle. Mais j’en ai tout de même encore un léger aperçu, et j’en suis reconnaissante. Je me demande si les monarques des temps anciens ont bâti cet atrium dans le but de cartographier les étoiles pour déchiffrer les messages que les dieux ont laissés pour nous dans le ciel. Mais la nature les a contrecarrés avec ces nuages sentinelles qui se sont joués de leurs efforts et nous empêchent d’accéder aux vérités. À moins que les souverains depuis longtemps disparus aient fait bâtir cette pièce pour pouvoir admirer le givre se déposer sur les vitres et le blizzard fouetter le ciel pendant qu’ils étaient à l’abri ici, protégés de l’immense froid blanc. Les membres de la famille royale sont assez prétentieux pour faire ce genre de chose. En voici un exemple concret…Le roi qui, en ce moment, est empalé dans sa pouliche, pendant que les autres s’exhibent et jouent pour son seul plaisir. Peut-être ai-je tort. Peut-être que cet espace n’a pas été construit pour que nous puissions regarder vers le haut, mais plutôt pour que les dieux puissent regarder vers le bas. Peut-être que ces anciens rois ont eux aussi chevauché leurs pouliches comme une offrande visuelle aux cieux pour leur permettre de profiter de leur débauche. D’après certaines histoires que j’ai lues, les dieux sont une bande d’excités, donc honnêtement ça ne m’étonnerait pas outre mesure. D’ailleurs, je ne leur en voudrais pas. Les pouliches royales sont extrêmement douées. Bien que je sois forcée de regarder et d’écouter ces obscénités, et malgré le fait que le sommet du dôme soit généralement recouvert de neige, j’aime bien venir ici. C’est l’endroit qui se rapproche le plus de l’extérieur, de la sensation du vent sur mon visage ou de l’air frais qui emplit mes poumons. Le bon côté des choses ? Au moins, je n’ai pas à craindre que le vent gerce ma peau ou que la neige me fasse frissonner. La tempête de neige a vraiment l’air froide, après tout. »
J’espère vous avoir donné envie d’y jeter un œil et je vous dis à la semaine prochaine pour découvrir de nouvelles premières lignes…
Merci du partage car le roman avait attiré mon oeil et je ne savais pas si j’allais me lancer. Pourquoi pas
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Ah, ravie de t’avoir donné envie alors !
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