Premières lignes (66)

Dans ce rendez-vous hebdomadaire, organisé par Ma Lecturothèque, je vous ferai part des premières lignes de romans qui me font considérablement envie…


Pour cette semaine, j’ai décidé de vous présenter les premières lignes du roman « De Greynox à Fairview », écrit par Kim Fielding et édité chez Juno Publishing !

De Greynox à Fairview

« Julian s’affaissa inconfortablement, espérant que le cahotement de la carriole sur la route couverte d’ornières ne le ferait pas vomir. Elle semblait ne pas attendre autre chose de sa part qu’un grognement occasionnel. Il regarda les larges dos gris-vert des dragons. Au bout d’un moment, la route commença à grimper et les champs cédèrent la place à des arbres épars, puis à des bois plus épais. De temps en temps, ils s’approchaient d’un bord de la falaise et, mal à l’aise, il apercevait la mer bien en dessous. Il n’avait jamais rien vu d’aussi immense et monotone. Cette eau avait quelque chose de déstabilisant pour lui, comme s’il craignait que ces douces vagues ne dissimulent des monstres. Peut-être son père avait-il raison, peut-être lisait-il vraiment trop de bêtises. En plissant les yeux pour regarder l’horizon, il pouvait distinguer quelques minuscules bateaux de pêche. Il n’était jamais monté sur un bateau. Il s’émerveillait du courage des marins qui confiaient leur vie à d’aussi petites embarcations sur un océan aussi vaste. Mme Crabbottom n’était pas complètement intarissable, plus un mot lui vint quand ils amorcèrent la descente de la route. Cependant, les dragons devaient savoir qu’ils approchaient de la maison, car ils se mirent à adopter une allure nettement plus vive, et Julian s’agrippa fermement aux poignées de son siège. Ils étaient à nouveau au niveau de la mer, passant là encore entre des champs, quand Mme Crabbottom fit tourner la carriole sur un sentier étroit qui était encore plus cahoteux que la route principale. Ils arrivèrent au sommet d’une minuscule colline et Julian aperçut pour la première fois ce qui lui servirait temporairement de foyer. Il n’était pas spectaculaire, une demi-douzaine de minuscules cottages vaguement regroupés en demi-cercle autour d’une baie minuscule. Les bâtiments semblaient abandonnés depuis longtemps et, eu égard à la hauteur des rochers de chaque côté de la crique, la zone entière paraissait isolée du reste du monde. »

À la semaine prochaine pour découvrir de nouvelles premières lignes !

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